Assemblée générale de la Société cantonale des officiers de Thurgovie – le CdA avec un exposé invité.
Pour la 198e fois, la Société des officiers de Thurgovie s’est réunie dans la digne salle de l’hôtel de ville de Weinfelden. Plus de 140 participants issus de l’association, de la politique, de l’économie et de l’armée ont assuré un plénum remarquable. Le chef de l’armée Thomas Süssli a réussi, dans son discours d’invité, à décrire la situation actuelle et future de la réserve de sécurité suisse. Salutations
Sonja Wiesmann Schätzle a transmis les salutations du gouvernement thurgovien en tant que néo-conseillère d’État. Elle s’engagera pour une armée forte et a remercié la Société des officiers pour son engagement.
Le président de la Société suisse des officiers, le colonel Dominik Knill, a souligné dans son message l’importance de l’équipement complet de notre armée. Le soi-disant « changement d’époque » est certes un objectif politique ambitieux, mais la troupe et la société ne le perçoivent pas encore suffisamment. Il a demandé des moyens pour l’équipement des bataillons. Association
Les points habituels du programme concernant l’association ont été traités de manière souveraine par le président, le colonel Valentin Hasler. L’aperçu des manifestations passées a témoigné de la grande motivation des deux sociétés – la Société des officiers du lac de Constance ainsi que celle de Frauenfeld – à combiner une activité associative attrayante avec la volonté de former des opinions. Il est honteux que l’un des pays les plus riches, l’armée, ne donne pas assez de moyens à la dernière réserve de sécurité. Les 100 000 soldats incorporés ne sont qu’une farce s’ils ne sont pas équipés. Chef de l’armée
En tant qu’orateur principal, le commandant de corps Thomas Süssli (chef de l’armée) a esquissé sa vision de la situation mondiale, des conflits actuels et, en particulier, de l’état de l’armée suisse.
Süssli a souligné l’importance des activités hors service des comités des sociétés d’officiers, qui sont pour la plupart bénévoles. Pour la formation de l’opinion de la société civile suisse, il est important que ceux qui savent transmettent également aux couches de la population étrangères à l’armée les connaissances nécessaires à la formation de l’opinion. Nouvelle situation de départ
« Nous avons un problème », a déclaré Süssli dans son exposé. Depuis 2014, avec l’occupation de la péninsule de Crimée, il est clair que la Russie poursuit une quête d’hégémonie qui remet en question l’intégrité territoriale des Etats européens. Lors de ses visites dans les pays baltes, il a constaté que ces derniers prenaient la menace russe au sérieux et prenaient des mesures de politique de sécurité largement soutenues. En revanche, la Suisse doit procéder à des adaptations similaires de sa réserve de sécurité, c’est-à-dire de son armée. M. Süssli a montré sans ambages comment se présente l’armée aujourd’hui. La focalisation de l’armée et de ses moyens sur les menaces probables fonctionne parfaitement depuis des années. Toutes les missions ont pu être remplies par l’armée. Mais la situation politique mondiale exige désormais une montée en puissance, clairement formulée dans le mandat. Les investissements importants doivent également être considérés sous l’angle des « dividendes de la paix ».
Les économies réalisées par l’armée au cours des dernières décennies correspondent presque exactement à la somme qu’il faudra consacrer à l’avenir. Equipement, pas réarmement
Le chef de l’armée a brièvement décrit les défis d’investissement dans ce domaine. Actuellement, seuls deux bataillons de chars, un groupe d’artillerie, six bataillons d’infanterie et une partie de la logistique sont équipés. Il n’y a tout simplement pas plus de matériel et, en raison de l’alternance du service de milice, on ne remarque pas immédiatement cette situation. En comparaison internationale, la capacité en matériel correspondrait à peine à une brigade.
Süssli a illustré l’état des stocks par la consommation mensuelle de munitions des forces armées ukrainiennes. En une semaine, l’Ukraine tire autant de munitions que l’Europe entière en produit en un mois. Garant de la souveraineté
Face au « chaos » qui règne dans le monde selon Süssli, la Suisse doit redevenir un garant crédible de l’intégrité territoriale et politique de l’État. Cela passe par un armement complet, mais aussi par une coopération préparée avec les États partenaires. En effet, la protection de la neutralité par la coopération s’applique à partir du moment où un État neutre est activement menacé par d’autres États. L’exercice en commun et l’utilisation d’infrastructures à l’étranger n’entament en rien la position fondamentale de la Suisse en matière de politique de neutralité, même si des représentants politiques la contestent de temps à autre. Responsabilité
Une base de matériel crédible est également due aux hommes et aux femmes en uniforme. Personne ne veut que des citoyens soient exposés à des risques inutiles en raison d’un matériel insuffisant. « Nous le devons à la milice », a déclaré Süssli.
Compte tenu des développements technologiques et de l’asymétrie des scénarios de conflit, Süssli estime que l’armée suisse ne sera pas en mesure de se défendre avant 2030 au plus tôt. Le retard d’investissement ne serait que lentement reconnu par les organes concernés, à savoir le Parlement et le gouvernement. Professionnalisme élevé
L’armée de milice suisse impressionne régulièrement les partenaires étrangers. Il faut tenir compte du professionnalisme élevé et de la motivation exceptionnelle. Cadre
L’événement a été encadré par le jeu de la police cantonale de Thurgovie. Une formation musicale qui soutient en direct et dignement aussi bien la mise en train sur la place de l’hôtel de ville, l’hymne national et l’hymne cantonal que l’hommage aux membres décédés de l’association, vit d’une part la tradition et soutient d’autre part l’importance des préoccupations d’une société d’officiers. Lt col Marc Ramel, 01.11.2024